jeudi 15 janvier 2015

Rebellion

Rébellion...

Le vocable hurle et résonne dans sa tête, la vrille de son écho, heurte chacune des fibres de son être, de son âme, monte dans sa gorge comme un cri qui l'étouffe, désespoir muet et meurtrier, quand tout autour d'elle, n'est que circonspection, abandon, machination.

Les murs autour d'elle se resserrent et l'oppressent, contre lesquels elle tape et frappe sans relâche, laissant sur chacun d'eux l'empreinte meurtrie de ses mains, une part de sa liberté qui se délite et se liquéfie dans le sang qu'elle y imprime, marque illusoire et dérisoire. Hiéroglyphes modernes, témoins d'un passé déjà enfui.

Sa bouche s'acharne à articuler des mots sourds, que des oreilles obstruées ne prendront ni la peine d'écouter ni d'entendre. Formatage et aliénation, dogme et religion, dictature et imposture, consensus et motus...

Parce qu'il faut plaire, et se taire.

Parce que le monde est fait de mots, quand seuls les actes devraient parler.

Et la rage bouillonne et fulmine, gonfle et culmine. Le vent violent de la révolte prend son essor et dans un sursaut désespéré, assaille des barricades qui laissent place à d'autres barricades, à peine sont elles franchies. Immolation et tortures, répression et prison.

Elle s'assoit, courbe l'échine, tête inclinée vers le sol, vaincue semble t-il, entraînée par le poids des regrets, des illusions perdues, encore, du dégoût. Les larmes perlent, qu'elle essuie, poings fermement serrés, laissant une traînée de khôl rageur barrer sa joue. Mais c'est les mâchoires crispées et le regard droit et fier qu'elle se redresse finalement, se campe et lève le poing vers le ciel. Rageuse supplique, vers cet éternel dont elle doute elle-même, ultime appel.

Un rire sourd s'empare d'elle, la secoue, glacial et cruel qui n'atteint pas les yeux, juste une grimace étirant ses lèvres, simulacre de joie. Il déferle, explosif, finalement libérateur. D'octave en octave, déployant sa gamme, harmonie primaire et sauvage, et c'est à l'unisson de son âme qu'il s'envole, par dessus les préjugés, les clivages, les injustices et les privations. Libre, vrai, vivant, vibrant.

Parce qu'il est un temps où la vérité se révèle, éclate et foudroie. Parce que le printemps triomphe et qu'il porte avec lui le parfum du jasmin.

Mektoub

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